Genesis
Genesis. Genèse. γένεσις.
Monde en perpétuelle évolution.
Transformation morphologique. Transmutation. Expansion.
Corps en devenir.
Cet ensemble de 46 dessins réalisé à l’encre de Chine dans les années 60, représente l’évolution de l’espèce selon Lebadang.
On part de la forme protozoaire. Suivent des amibes en suspension ordonnées comme un tableau périodique de Mendeleïev rappelant certains « paysages mentaux » de Henri Michaux ou les « partitions musicales » de Pierrette Bloch qui sublime le contraste entre le noir et le blanc.
Cette évolution n’est pas linéaire ni progressive. Elle passe de l’état embryonnaire des premières formes mi-animales et mi-organiques pour aller vers des formes plus achevées et revenir, par moment, au monde moléculaire ou à des stades antérieurs. Certaines planches montrent des métamorphoses animales comme s’il y avait eu un glissement de l’animal vers l’humain. Une hybridation des corps.
Cette « phylogénie » organique qui passe par la danse et le mouvement — des tourbillons de masses informes traversés de vents violents ou de tressautements ; des bacchanales, espace orgiaque où les corps se mêlent et se disloquent — marque les différents stades de la procréation ou de la sexualité.
Les dessins de Genesis préfigurent la Comédie humaine (1981) en référence à l’œuvre éponyme de Honoré de Balzac et qui représente la condition humaine selon Lebadang.
De la genèse à l’humain.
Luc HO – 31 octobre 2017